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Entassés dans la cabine, outre le chauffeur à la joue déformée par une quantité astronomique de feuilles de coca, se trouvent deux ivrognes, deux autres passagers, et nous deux. Autant dire que le chauffeur ne nous a pas donné de reçu pour notre billet... Une bonne manière d'arrondir les fins de mois.
La route est excellente, mais on ne dort presque pas. Le bus doit souvent ralentir pour laisser partir des chevaux, qui restent debout stupidement au milieu de la chaussée. On s'arrête plusieurs fois pour faire descendre ou monter des passagers. A 5h30, on arrive à Trinidad, et on prend un taxi pour le centre.
Le residencial qu'on avait choisi étant plein, on va au Residencial Oriental, où on prend une chambre avec salle de bains pour 70 bolivianos. Epuisés par le trajet, on fait une bonne sieste... Vers midi, on sort prendre l'almuerzo au Club Social 18 de Noviembre, puis on passe à l'office du tourisme. Une femme très sympathique nous donne plein de renseignements sur la région du Beni.
On passe du temps à l'hôtel, pose notre lessive à la laverie, puis on la recherche, toute propre. Le soir, on prend un excellent morceau de boeuf au Besaloh, accompagné de deux bière (44 bolivianos).
On se lève vers 9h30. On traîne un peu au residencial, puis on prend l'almuerzo au El Buen Gusto. On passe ensuite les heures chaudes dans un internet café, avant d'aller assister au défilé de Santísima Trinidad, le plus important festival du Beni. Différents clubs, écoles, associations, paradent en costume traditionnel.
On passe à la station de bus (à pied, ça fait une trotte), afin de réserver un bus pour Rurrenabaque pour demain matin à 10h00. On revient au centre en moto-taxi, et on retourne manger du boeuf au Besaloh.
Réveil à 7h30. On va manger un cuñape (pain de yuka - manioc), puis on prend un taxi pour la station de bus. Là, on nous dit que notre bus ne part que demain, sans autres explications. On se fait rembourser, puis Isa arrive à négocier deux places dans le couloir d'un bus d'une autre compagnie (20 USD pour les deux).
On part à 11h10, assis par terre dans un bus rempli de Brésiliens à la voix chantante. On mange du poulet au lunch, mais rien le soir, car la femme a mis trop de temps à cuisiner et notre bus repart alors qu'on attend toujours nos plats.
On arrive à Rurrenabaque à 1h10. On prend un taxi pour l'Hotel El Balsero, où on prend une double avec salle de bain impeccable, pour 50 bolivianos. On se douche pour enlever la crasse qu'on a accumulée sur le sol du bus, puis on s'endort. On a mal partout...
On traîne au lit, toujours courbaturés. Vers 11h30 on sort voir les agences pour un trip dans la jungle. On se renseigne chez Fluvial et Jaguar Tours, qui offrent des excursions similaires. On réfléchi en prenant l'almuerzo, et on se décide finalement pour un trip de quatre jours dans la jungle, dans la réserve Pilón Lajas, avec Jaguar Tours. Ca nous coûte 100 USD par personne, tout compris (25 USD par jour). Ca va être sympa, si on se protège bien des moustiques.
On passe la fin d'après-midi tranquilles à l'hôtel, puis on sort prendre l'apéro au Moskito Bar: on commande deux cocktails "Mosquito Bite", pour prévenir les piqûres dans les jours suivants.
On soupe ensuite au Latinos, un petit restaurant très local, où on mange du raku, une espèce de grand piraña. On revoit Thomas et Amélie, les deux Français qu'on avait croisés à Samaipata. Ils partent demain dans la pampa, pour trois jours. On se donne rendez-vous jeudi soir pour échanger nos impressions, puis on rentre à l'hôtel.
A 8h15 on se rend chez Jaguar Tours après avoir pris une empanada pour le déjeuner. Un gars de l'agence nous accompagne jusqu'à l'immigration, où on nous confirme ce qu'on nous avait dit à Santa Cruz de la Sierra, à savoir que les Suisses n'ont droit qu'à 30 jours gratuits, et que la première extension de 30 jours coûte 165 bolivianos.
On repasse à l'agence, où on nous prête des bottes en caoutchouc, et on part dans notre Toyota Corolla au volant modifié de droite à gauche. On crève un pneu en route, mais on atteint tout de même notre but après une heure vingt.
On marche une petite heure le long et dans le rio. Isa est obligée d'abandonner ses bottes qui lui font des cloques car elle n'a pas mis de chaussettes. On arrive à un premier campement, et on y prend l'almuerzo. On a droit à du poulet, du riz, des frites, de la salade et du sirop. Le luxe !
On continue à marcher environ une heure avant d'arriver au camp. Miguel, notre guide, et Marcelo, notre cuisinier, coupent des bambous morts pour faire une armature sur laquelle ils tendent une bâche en plastique, et à laquelle ils suspendent des moustiquaires.
Le camp monté, Miguel nous emmène un peu plus d'une heure dans la jungle, et nous montre quelques plantes médicinales. Pour le souper, Marcelo nous fait de la viande avec des spaghettis. Délicieux encore une fois. On va se coucher, repus. Au début, il fait une chaleur étouffante, mais, vers 3h00, ça caille un peu.
On se lève vers 7h00. Marcelo nous fait des oeufs au plat, des tomates avec des oignons, et on a encore du pain, du thé et du café. On prend ensuite notre paquetage, et on marche deux heures jusqu'au prochain camp, toujours au bord du Rio Asunta. En route, on voit des traces de jaguar, mais pas l'animal lui-même.
Pour l'almuerzo, Marcelo nous concocte un plat à base de viande, de riz, de petits pois, de carottes, de tomate, ainsi qu'une salade. La pluie se met à tomber quand on a fini de manger, et on attend une heure sous les bâches avant de partir marcher dans la jungle. Miguel nous montre à nouveau énormément de plantes. Parmi elles:
On voit aussi quelques habitants de la jungle: la fourmi rouge qui vit dans l'arbre palo diablo, dont la morsure est dangereuse (40 suffiraient à tuer un homme), les bunas, de très grandes fourmis noires de 3-4 cm dont la morsure est douloureuse huit heures durant. Finalement, les tuyu-tuyu, des vers logeant dans de minuscules noix de coco, qui se mangent et sont bons pour lutter contre la tuberculose.
Lorsqu'on revient au camp, ravis d'en savoir plus sur la jungle nourricière et curatrice, Marcelo nous prépare des pop-corns et du thé. Au menu de ce soir: petites pâtes accompagnées de corned beef et de légumes. Délicieux !
On se lève à 7h00 et on part tout de suite dans la jungle à la recherche d'oiseaux. La pluie vient, et les oiseaux restent cachés bien à l'abri, alors qu'on marche en se protégeant la tête avec d'énormes feuilles. De retour au camp, Marcelo nous prépare des crêpes pour le déjeuner.
On attend un peu sous la pluie, puis on marche ensuite deux heures dans la jungle avec notre paquetage sur le dos, jusqu'au troisième camp. Quand on met nos chaussures à sécher, des centaines d'abeilles s'y posent pour manger le sel de notre transpiration. Le camp monté, on mange notre almuerzo (riz, frites, corned beef frit) en marchant le long de la rivière, sur les galets. Si on s'assied, ou même su on s'arrête une minute de bouger, les abeilles se posent sur nous !
Le ventre bien rempli, on repart explorer la jungle, où Miguel nous montre:
On revient au camp après trois heures de découvertes. L'après-midi, on fait des bagues avec des mini noix de coco, que l'on scie en "tranches", puis que l'on polit sur des pierres au bord du rio.
Pour le souper, on a des spaghettis aux pois, haricots, carottes, etc. La nuit venue, on part en ballade le long du rio, à la recherche d'animaux. On s'arrête plusieurs fois, immobiles, silencieux et attentifs, mais on ne voit ni daim, ni biche, ni tapir, ni jaguar... Comme il a beaucoup plu, il y a des petites mares dans la jungle, et les animaux ne viennent pas boire à la rivière. Dommage. Sur le chemin du retour, Isa trouve quand même une jolie tarentule !
On se lève, et on a la mauvaise surprise de voir que des fourmis "cepes" se sont attaqué à l'étui de l'appareil photo d'Isa et au sac à dos de Michel. Quel appétit féroce ! On met un bon moment à les sortir toutes du sac.
Marcelo nous fait des crêpes au fromage, puis on part en jungle. Miguel nous montre encore quelques plantes:
Quand on rentre au camp, l'almuerzo est servi: riz et jardinière de légumes. On marche ensuite deux heures jusqu'au camp intermédiaire du premier jour. On prend un thé, puis on marche encore une heure jusqu'à la voiture.
On roule une heure jusqu'à Rurrenabaque, où on retrouve une douche avec bonheur. On passe dans un internet café pou donner des nouvelles à nos familles, puis on retourne chez Jaguar Tours pour réserver un trip e trois jours dans la pampa (25 USD par jour par personne). On soupe avec Thomas et Amélie au Latinos, le restaurant de notre cuisinier Marcelo.
Réveil à 7h00. On passe chez Jaguar Tours puis à l'agence TAM (Transporte Aereo Militar) pour acheter un billet pour La Paz lundi (390 bolivianos). On attend ensuite jusqu'à 9h30 que les 4 Israëliens finissent leur desayuno. Dedzou les égoïstes...
On roule trois heures en Land Cruiser jusqu'au pueblo de Santa Rosa. Là, on embarque sur un canot, et on navigue quinze minutes sur le Rio Yacuma avant d'arriver au camp. Isaia et sa femme nous accueillent et on prend nos lits dans la grande cabane-moustiquaire.
On flâne une heure, puis, vers 15h00, on prend l'almuerzo: viande, riz et frites. On se régale tout autant avec la cuisine d'Isaia qu'avec celle de Marcelo.
On fait ensuite un tour de deux heures en bateau, juste Miguel et nous deux (les 4 Israëliens ont leur propre guide, Vicente, comme on l'avait demandé à l'agence Jaguar Tours). On voit des caïmans, des tortues, une grande variété d'oiseaux, ainsi que des dauphins roses.
Quand on revient au camp, on a du thé et des pop-corns, puis très vite, on soupe: viande, riz, légumes frais. Mmmmh ! La nuit tombée, on repart tous ensemble dans la grande barque, à la "chasse" aux crocos. On voit bien leurs yeux qui brillent d'une lueur rouge quand on les éclaire. Vicente et Miguel ont de la peine à approcher les caïmans, mais on finit par en attraper un tout jeune, de 20 cm environ. Après quelques photos, on le remet à l'eau, puis on rentre se coucher; il est 23h30.
On se lève à 7h00, et après le desayuno, on part avec Miguel à la recherche d'anacondas. On navigue un moment sur le rio, puis on accoste. De 9h30 à 13h30, on parcourt la pampa sans voir de reptiles, à part un cobra qui file entre les herbes, et un serpent venimeux vert fluo, mort sur la route. Parfois, on traverse des plans d'eau, et Miguel a même porté Isa à deux reprises (Michel a simplement enlevé ses chaussures pour traverser).
On rentre donc au camp bredouilles, et on prend l'almuerzo. On a du poulet, du riz et des salades. L'après-midi, on repart avec Miguel sur le Rio Yacuma. On voit beaucoup de caïmans et d'oiseaux.
On s'arrête en plusieurs endroits pour pêcher le piraña: on met un peu de poulet sur l'hameçon, et on lance la ligne. Ca mort très vite, mais c'est dur de ferrer le poisson car les pirañas sont tout petits (environ 8 cm). Isa attrape le premier, puis Miguel, puis Michel. Au total on en pêche une quinzaine. Pour le souper, on a d'excellents spaghettis bolognaise, et nos pirañas, succulents, accompagnés de salades.
Réveil à 5h30 !!! A 6h00, on part e bateau avec Miguel jusqu'à l'endroit où on a "chassé" l'anaconda, pour voir le lever du soleil. Alors qu'on attend patiemment l'apparition de l'astre du jour, on se fait attaquer par les moustiques. Aie ! Le lever du soleil est magnifique, orange-jaune sur fond de brume. Très photogénique.
On revint au camp pour le desayuno, puis on fait deux heures de bateau sur le rio. En plus des crocos, oiseaux, et tortues, on voit des capyvaras, d'énormes rongeurs herbivores de plus de 1 mètre, et pouvant peser jusqu'à 50 kg.
On arrive finalement à un endroit où on voit plein de petits singes chichillos, à qui on donne moult bananes. Ils sont tout excités, et visiblement habitués à ce nourrissage quotidien. Il en arrive de partout, et leurs cris stridents résonnent dans la pampa.
Sur le trajet du retour, on se baigne dans le rio, au milieu des pirañas et des crocos. On voit à nouveau des dauphins roses, et beaucoup d'oiseaux: manguaris (sorte de flamant) et jabirus -- ou batos --, une espèce de très grand héron à la tête noire, au cou rouge et au corps blanc immaculé.
On s'arrête pour se baigner dans le rio (à un endroit où il n'y a pas, ou peu, de pirañas, bien sûr !), puis on rentre au camp. Pour l'almuerzo, on se régale avec des steaks, du riz et des salades. On a même de la salade de fruits pour le dessert.
On reprend ensuite le bateau pour Santa Rosa, puis la Land Cruiser pour Rurrenabaque. En route, on s'arrête pour chercher encore une fois un anaconda, mais tout ce qu'on voit, ce sont un peu de remous à la surface de l'eau.
On reprend une chambre au Balsero, puis on va siroter des cocktails au Moskito Bar durant les happy hours. On mange avec nos compagnons de pampa au Latinos: surubi (un excellent poisson), riz et légumes. Pour le dessert, Marcelo va même nous chercher des glaces. On retourne boire une bière avec Yaron, le plus cool de 4 Israëliens, puis on va se coucher.
On se lève à 6h30, encore un peu fatigués de ces 4 jours de jungle et des 3 jours de pampa. On fait nos sacs, puis on va faire le check-in au bureau de la TAM. On se prend deux empanadas de queso et du thé au snack Papillon (excellent), puis on passe chez Jaguar Tours dire au revoir à Yvan et Vicente (Miguel est resté dans la pampa).
Comme notre vol a du retard, Yvan nous emmène en voiture jusqu'à l'aéroport. En chemin, on fait un détour par le "mirador", d'où on voit tout le pueblo de Rurrenabaque. A l'aéroport, on fait nos adieux à Yvan, et on attend patiemment que notre avion arrive.
On décolle finalement peu avant midi (avec 3 heures de retard). Tout le vol n'est que de la montée, et on arrive 50 minutes plus tard -- et presque 3800 mètres plus haut -- à El Alto, l'aéroport de La Paz, à 4000 mètres.
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